Interface : le début de la régénération

Entreprise

Interface

Taille

3000- 5000

secteur d’activité

Industrie

CA

xxx

L’entreprise, leader mondial en fabrication de moquettes modulaires, a été l’une des premières à se tourner vers des techniques circulaires pour la conception de ses produits, en 1994. Aujourd’hui, ses produits ont atteint la neutralité carbone, mais elle vise encore plus haut.

A la question : « Que fait votre entreprise pour l’environnement ? » posée par l’un de ses clients, Ray Anderson n’avait pas de réponse. Il a alors lu le livre de Paul Hawken intitulé The Ecology of Commerce, qui lui a fait réaliser qu’Interface faisait plus de mal à l’environnement que de bien, et a entrepris de transformer radicalement son entreprise.

À partir de ce moment, Ray Anderson a transformé son entreprise en repensant les produits, les processus de fabrication et les matières utilisées pour refléter ce nouvel engagement.
Le parcours comprenait de nombreux objectifs ambitieux, un changement de culture et d’organisation pour l’entreprise, et un appel à l’action pour que d’autres sociétés repensent leur propre impact sur l’environnement.

Au fil des ans, Interface a franchi des étapes importantes dans son parcours environnemental. L’entreprise a montré comment ses usines pouvaient se comporter comme des forêts, en restaurant véritablement leur écosystème. Ils ont investi dans la recyclabilité de leurs produits, dans des matériaux innovants et plus éco-responsables. Et, plus particulièrement, ils ont lancé des dalles de moquette à empreinte carbone négative

La Mission Zero® : vers un autre modèle industriel

C’est en 1994, après la prise de conscience de son fondateur Ray Anderson, qu’Interface se fixe des objectifs ambitieux en matière de développement durable. En mettant au point son plan pour réduire son empreinte environnemental, Interface a cherché à réduire son impact dans trois domaines clés de son activité : ses usines, ses produits et ses fournisseurs.

Mission zéro : c’est la trajectoire que s’inscrit l’entreprise pour réduire au maximum leur empreinte environnementale d’ici à 2020.

Afin d’alléger son impact, Interface s’est donc tournée dès 1994 vers l’éco-conception des dalles de moquette avec du nylon recyclé ou biosourcé, offrant la possibilité de les réutiliser ou de les recycler. En optimisant parallèlement la fabrication de ses produits grâce à un processus de découpe laser à ultrason et la réutilisation des déchets issus de ces découpes, l’entreprise a ainsi réussi à réduire ses déchets de 92% sur l’ensemble de ses activités. En s’inspirant de la nature avec leur gamme Entropy, l’entreprise a entre autre conçu la première dalle de moquette biomimétique et modulaire au monde, dont le motif non-directionnel permet de réduire les déchets générés lors de l’installation, ainsi que de récupérer les différents composants de la moquette en fin de vie en vue de leur recyclage. Grâce à ses motifs irréguliers inspirés de la forêt, cette gamme permet de ne remplacer que les dalles usées plutôt que l’intégralité du sol. Les dalles abîmées à terme peuvent aussi être remplacées individuellement sans changer toute l’installation, prolongeant ainsi la durée de vie de la moquette.

Programme ReEntry – Le programme de collecte pour le réemploi des dalles de moquette usagées

C’est en 1995, à travers son programme baptisé ReEntry que l’entreprise récupère et réutilise les dalles de moquette en fin de vie dans de nouvelles conceptions de revêtements. Selon leur état, les dalles récupérées sont orientées vers la solution la plus éco-responsable possible : réemploi, recyclage ou revalorisation énergétique.

Depuis 2016, plus de 34 000 tonnes de moquette post-consommation ont été récupérées, grâce au programme ReEntry.

Programme NetWorks – Une collaboration cruciale avec Aquafil et la Zoological Society of London

Mais, au-delà de donner une seconde vie à ses propres produits —ou ceux de ses concurrents—, Interface se procure également d’autres types de déchets pour fabriquer ses dalles de moquette.

Pour réussir cette transformation, Interface s’est associée à la Zoological Society of London (ZSL), une ONG internationale de protection de la faune et la flore, en partenariat avec son fournisseur de nylon Aquafil. En utilisant l’expertise de la ZSL en matière de recherche environnementale, le programme Net-Works a identifié des zones où la pollution par les filets de pêche était la plus préoccupante. Les Philippines ont été la première étape de cette aventure. Les filets de pêche abandonnés, perdus ou jetés dans les océans, représentant une menace grave pour la faune marine et les écosystèmes marins.
Ces filets, fabriqués avec le même nylon que la fibre des dalles de moquette, étaient une matière première inexploitée et polluante.

Le programme NetWorks a permis à l’entreprise de récupérer autour de 224 tonnes de filets de pêche des habitants des villages côtiers et de les transformer en matières premières pour ses produits. Répliqué depuis au Cameroun et en Indonésie, le programme bénéficie aujourd’hui à environ 2200 familles locales.

La réussite de Net-Works ne s’est pas limitée à la simple réduction de l’impact environnemental d’Interface. Il a également :

  • apporté un soutien crucial aux communautés locales de pêcheurs en fournissant un revenu complémentaire grâce à la collecte des filets et à leur transformation en matières premières recyclées. 
  • joué un rôle crucial dans la création de la toute première fibre en nylon 100 % recyclé baptisée Econyl.

Ce qui rend le programme Net-Works encore plus particulier, c’est sa philosophie en open-source. Interface et Aquafil ont créé ce programme pour que la fibre issue du programme soit accessible à d’autres entreprises, ce qui a permis à toute l’industrie textile de bénéficier de cette approche durable.

Net-Works est un exemple inspirant de la manière dont une entreprise peut transformer un problème de pollution en une opportunité économique, environnementale et sociale. 

Interface a lancé en 2021 une dalle de moquette à empreinte carbone négative, c’est à dire que les matériaux contenus dans la dalle absorbent plus de carbone qu’ils en émettent, de la phase d’extraction jusqu’à la sortie de l’usine.

Au cours des 25 dernières années, l’entreprise a considérablement réduit son empreinte opérationnelle, en diminuant ses déchets, sa consommation d’énergie et d’eau, tout en franchissant des étapes importantes telles que la création du programme de récupération et de recyclage ReEntry®, la neutralité carbone sur l’ensemble du cycle de vie de tous les revêtements de sol qu’elle commercialise et le développement de la première dalle de moquette au monde à bilan carbone négatif, en analyse de cycle de vie. Cela a permis à Interface d’afficher des résultats spectaculaires :

  • réduction de 69 % de l’empreinte carbone de des dalles de moquette Interface ;
  • réduction de 96 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) au niveau mondial ;
  • utilisation de 89 % d’énergies renouvelables dans les usines à travers le monde, et de 100 % d’électricité produite à partir de sources d’énergie renouvelables ;
  • utilisation de 99 % d’énergies renouvelables sur les sites de production aux États-Unis et en Europe ;
  • réduction de 46 % de la quantité d’énergie utilisée par unité de production pour fabriquer les produits au niveau mondial ;
  • réduction de 89 % de la quantité d’eau utilisée par unité de production dans les usines au niveau mondial ;
  • réduction de 92 % de la quantité de déchets mis en décharge au niveau mondial.

Ces chiffres concernent l’année 2018 et s’appliquent uniquement à la production des dalles de moquette Interface.

Des produits neutres en carbone

La société a franchi une étape importante en janvier 2019. Tous les revêtements de sol commercialisés par Interface, qu’il s’agisse des dalles de moquettes, des LVT ou des revêtements en caoutchouc, sont désormais neutres en carbone sur toute leur durée de vie. Après avoir considérablement réduit l’empreinte carbone de ses opérations de production et de sa chaîne d’approvisionnement, Interface atteint la neutralité carbone à travers l’achat de crédits de compensation destinés à des projets de reforestation ou de développement d’énergie verte et vérifiés par Bureau Veritas..

UN ENGAGEMENT sans compromis POUR DEVENIR CARBONE NÉGATIF D’ICI 2040

Le plan carbone d’Interface : Éviter, Réduire, Stocker et Inspirer

  • Éviter :
    • Réinventer le développement et la fabrication des produits en se concentrant sur la quantité et le type de matières premières utilisées dans les produits
    • Identifier et promouvoir l’adoption de modèles d’économie circulaire dans toutes leurs catégories de produits et à l’échelle mondiale
  • Réduire :
    • Réduire le bilan carbone de leurs produits grâce à des innovations dans la production et sur les matières premières et en augmentant les volumes de contenu recyclé.
    • Continuer de donner la priorité aux initiatives en matière d’efficacité énergétique et à l’approvisionnement en énergie renouvelable pour réduire davantage l’impact de la fabrication, et travailler avec les fournisseurs pour qu’ils fassent de même
  • Stocker :
    • Accélérer les progrès vers la réalisation des objectifs Science Based Targets (SBTi) en augmentant les matériaux biosourcés dans tous les produits (dalles de moquette et sols résilients)
    • Maximiser le stockage du carbone en identifiant et en utilisant davantage de matières premières à base de carbone capturé naturellement et artificiellement
  • Inspirer :
    • Explorer les opportunités et partenariats en matière d’émissions dans leur chaîne d’approvisionnement suivant leur Scope 3
    • Encourager leurs clients à exiger d’eux et d’autres fournisseurs transparence et action
    • Motiver les champions internes et les futurs leaders au sein d’Interface en accédant aux ressources et opportunités de développement durable
    • Avoir une position de leader tout en apprenant d’autres entreprises pionnières pour répondre à l’urgence climatique.

Leur prochain pari ? Devenir neutre en carbone sans faire appel à la compensation.

Climate take back : créer un climat propice à la vie

Dans sa quête de pouvoir régénérer la planète, interface s’est doté d’une nouvelle mission : Climate Take Back, avec une mission de créer un climat propice à la vie. Cette mission se décline en 4 axes :

  1. Vivre à zéro : développer une activité en s’efforçant de redonner à la planète tout ce qui lui a été retiré.
  2. Aimer le carbone : cesser de considérer le carbone comme un ennemi, et de commencer à l’utiliser comme une ressource.
  3. Mener une nouvelle révolution industrielle : transformer l’industrie en une force favorable à l’amélioration du climat.
  4. Laisser la nature se réguler : soutenir la capacité de la biosphère à réguler le climat.

Avec « Climate take back », il n’est plus seulement question de neutraliser l’impact de l’entreprise sur l’environnement, mais de donner corps à l’idée de « restauration » déjà présente en filigrane dans « Mission Zero ». Il s’agit d’avoir une action positive sur la planète. Ce qui consiste, par exemple, à transformer ses sites de production en « usines » fournissant les  mêmes écoservices  (stockage et purification d’eau, séquestration de carbone, régulation de la température, habitat naturel), que le lieu aurait fourni en l’absence de l’usine.

Retrouvez « Des leçons pour l’avenir« , le guide d’Interface pour changer votre entreprise et aider la planète.

BEYOND ZERO :

« Un pilleur de la Terre. » C’est ainsi que Ray Anderson se qualifiait lui-même. Puis, il a lancé Interface dans une quête pour devenir une entreprise régénératrice. L’histoire d’Interface a inspiré l’écrivain et réalisateur Nathan Havey, qui en a tiré le film « Beyond Zero ». Ce film montre comment Interface a su dépasser un profond scepticisme, abandonner le statu quo et établir une nouvelle référence en matière de développement durable.

Ray Anderson : « Les entreprises prospèrent lorsqu’elles agissent pour le bien commun ». 

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